Le rapport du Conseil économique, social sur l’état du pays en 2017 s’appuie sur des indicateurs économiques différents du PIB
DETTE
Les ménages profitent de la baisse des taux immobiliers
L’endettement des ménages français a fait un bond de 15 points en dix ans, passant de 41 % à 55,7 % du PIB entre 2005 et 2015. Il se situe aujourd’hui dans la moyenne européenne. Cette augmentation s’explique notamment par la hausse des prix du mètre carré et les conditions d’emprunt et de renégociation rendues plus favorables par la baisse des taux. Le nombre de dossiers de surendettement recule et frappe en priorité les personnes seules, les chômeurs et les sans-profession. En revanche, ce sont toujours les ménages les plus riches qui s’endettent le plus : un ménage sur deux dans les 10 % des ménages les plus aisés.
SATISFACTION
Heureux pour soi, pessimiste pour le pays
L’enquête Eurostat/Insee illustre à merveille le paradoxe français : « bonheur privé et malheur public », comme le dit le sociologue Jean Viard. Les Français se déclarent heureux ou satisfaits de leur situation et de leur vie personnelles (87 %) et s’inscrivent ainsi en milieu de tableau européen. En revanche, ils demeurent fondamentalement pessimistes sur la situation et l’avenir de leur pays, au point de figurer parmi les peuples les plus pessimistes en Europe et même dans le monde. On remarque également une forte inégalité entre les pays du Sud et du Nord de l’Europe. Ces derniers sont bien plus satisfaits de leur situation malgré le peu d’heures d’ensoleillement qu’ils subissent.
REVENUS
La redistribution corrige en partie les écarts de revenus
Les inégalités de revenus ont augmenté constamment depuis la fin des années 1990 et ont même bondi à partir de 2009, avec la crise. Elles ont ensuite fortement diminué, notamment en 2012 et 2013, grâce à la baisse des taux d’intérêt de l’immobilier et à une politique fiscale plus favorable aux revenus modestes. Avec un système de redistribution plus généreux, la France est le pays de l’OCDE où la situation des 10 % des ménages les plus pauvres s’est malgré tout améliorée. Les inégalités de patrimoine sont plus marquées que celles des revenus, mais elles sont stables : les 10 % des Français les plus riches détiennent 47 % du patrimoine. La France fait chuter la moyenne de l’Union Européenne en termes d’inégalités, en étant l’un des pays où il y en a le moins, preuve d’une politique sociale très correcte.
PAUVRETÉ
Premières victimes : les moins de 18 ans
Cet indicateur mesure ce dont les Français se privent (vacances, voiture, téléphone, chauffage…). Depuis le début des années 2000, il est certes en baisse, mais les privations affectent encore 11,1 % de la population (contre 14,1 % en 2004). Les populations les plus concernées sont les moins de 18 ans, les non-diplômés et les familles monoparentales. 3,3 millions de personnes sont en situation à la fois de pauvreté monétaire et de privation. En résumé, la pauvreté en conditions de vie diminue en France, pendant que la pauvreté monétaire fait le chemin inverse.
source : Le monde